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Faut-il faire de l'Union Européenne un pays unique ?
Pourrait-on faire comme aux États-Unis ou en Allemagne un gouvernement fédéral pour l’Union Européenne ? Pourquoi ne l’a-t-on pas déjà fait ? Depuis de nombreuses années,
ces questions reviennent, souvent sans que l’on y trouve de réponses. Dans ce débat, nous revenons sur les différents arguments évoqués en faveur de cette mesure et ceux
évoqués contre cette mesure.
Arguments pour :
Avec un pays unique, il n’y aurait plus de problème d’application des règlements. Par exemple, avec un système comme en France où il y a un parlement qui a le pouvoir
législatif, il suffirait que ce parlement vote les lois pour que celle-ci soient appliquées au niveau de l’Union Européenne, sans que certains États ne cherchent à penser
à leurs propres intérêts, et sans que certains pays ne soient favorisés par des pensées politiques, comme lorsque Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission
Européenne, a décidé de favoriser le déblocage d’une tranche de 10 milliards d’euros pour la Hongrie. Ceux-ci avaient été bloqués devant les dérives en matière d’État de
droit. Or, ces dérives ne sont toujours pas réglées.
De plus, avoir un pays unique abolirait les frontières au sein de l’Union Européenne. Et ce sont souvent à cause des frontières que les pays se font la guerre. On se
rappelle par exemple des deux guerres mondiales de 1914-1918 et de 1939-1945, toutes les deux dues à des disputes de frontières entre différents pays. Plus récemment,
la guerre ukrainienne est due à une contestation des frontières de l’Ukraine par la Russie. En effet, il faut rappeler que Vladimir Poutine, le président de la Russie,
est nostalgique de l’U.R.S.S., et souhaite vraisemblablement que la Russie retrouve la puissance de celle-ci, ce qui passe par une reconstitution du territoire tel que
celui de l’U.R.S.S., donc l’envahissement de l’Ukraine.
Enfin, des précédents ont déjà eut lieux, comme par exemple en 1948, où 740 personnes s’étaient réunies à La Haye, où en 1953, donc il suffirait de reprendre les bases
qui y ont été posées. Un texte législatif de 117 articles avait même été discuté. Celui-ci proposé un pays composé d’un système bicaméral, avec une Assemblée Nationale
élut au suffrage universel direct, et un Sénat, élu par les parlements des États. On serait donc avec ce modèle sur un système fédérale, comme aux États-Unis où en
Allemagne.
Arguments contre :
D’abord toutes les propositions évoquées plus haut ont échoué. La première échoua sans doute
suite à l’opposition entre les unionistes (ceux qui prônaient une Europe avec une coopération inter-étatiques) et les fédéralistes (ceux qui souhaitaient que les
différents pays actuels deviennent des États comme aux U.S.A. où en Allemagne). La deuxième échoua le 30 août 1954 avec le vote de l’Assemblée Nationale Française
contre la Communauté Européenne de Défense (C.E.D.), cet organisme étant nécessaire à une Union Européenne réunie : qu’est-ce qu’un pays sans force armée ? Ce vote est
dû à l’affaiblissement dans le bloc occidental de la peur du communisme : Staline est mort le 5 mars 1953, et la guerre en Corée s’est finie en juillet de la même année.
Dans ce contexte, les États ne voient plus le besoin de faire un seul pays de l’Union Européenne, puisqu’il ne paraît plus y avoir de risque de guerre, et retournent à
leurs affaires. Si cela a échoué, c’est que ce projet n’est pas nécessaire, et ne paraît apporter beaucoup plus qu’aujourd’hui.
Ensuite, certains pays ne participent pas à la monnaie unique, et certains sont plus riches que d’autres (on pense notamment au Luxembourg). Faire un pays unique les
pénaliserait.
Pareil pour les réglementation : sur le socle commun des lois européennes, chaque pays a mis ses propres lois et sa propre constitution, qui peuvent différer d’un pays à
l’autre. Unifier toutes les lois serait complexe à mettre en œuvre.
Tous ces éléments font que le fait de faire de l’Union Européenne un seul pays est très compliqué. Nous avons choisi de ne présenter ici que quelques-uns des arguments de
ce débat, mais il en existe de nombreux autres.
Source des données : Le Monde
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