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Télécharger la version .pdfAvis sur la traite à des fins de contrainte à commettre tout crime ou délitPourquoi cet avis ?De plus, selon l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (O.N.U.D.C.) il a été enregistré en 2020 une augmentation de la traite d’êtres humains : le nombre de victimes a augmentée de 6 % entre 2019 et 2020 passant à 3,6 victimes pour 100 000 personnes, ces chiffres ne correspondant qu’à l’Europe de l’Ouest et à celle du Sud. Dans ce nombre, la part de mineurs parmi les victimes a augmentée de 25 % entre 2019 et 2020, passant de 1,14 mineurs pour 100 000 en 2019 à 1,39 pour 100 000 en 2020. Le plus inquiétant, toujours selon l’O.N.U.D.C., c’est que depuis 2014, pour les deux catégories évoquées plus haut, le nombre de victimes n’a pas cessé d’augmenter. Il est passé, pour l’ensemble des victimes, de 0,94 victimes pour 100 000 personnes en 2014 à 3,6 pour 100 000 en 2020 et, pour les mineurs, de 0,27 victimes pour 100 000 en 2014 à 1,39 pour 100 000 en 2020. Malgré ces chiffres, il n’existe pas d’office centralisé pour traiter les plaintes pour traite d’êtres humains, ce qui ne permet pas une réponse efficace. Il y a bien un Office Central de Répression contre la Traite des Êtres Humains (O.C.R.T.E.H.), mais celui-ci ne s’occupe en fait que de la lutte contre l’exploitation sexuelle, la lutte contre les autres exploitations étant répartie dans d’autres offices aux noms parfois trompeurs, et sans qu’il n’existe d’annuaire pour savoir qui contacter. La plupart des policier et gendarmes (ce sont souvent eux qui sont en première ligne face à ce phénomène) ne sont pas formés pour recueillir les témoignages de victimes, et s’y prennent souvent mal, ce qui, là aussi, ne permet pas une réponse efficace à la traite d’êtres humains, puisque la victime, ne se sentant pas en confiance, risque de ne plus vouloir témoigner, et risque de s’enfoncer dans une spirale du silence. Enfin, la traite d’êtres humains est une réalité très peu documentée, et dont on n'entend pas souvent parler, exception faite pour le procès du Trocadéro. Ce manque de visibilité ne permet pas la mise en œuvre d’une politique suffisante pour l’empêcher. De plus, comme certaines victimes ont commis des délits, elles sont souvent considérées comme des délinquantes-victimes, ce qui les pousse à se taire. Elles devraient au contraire être uniquement considérées comme des victimes : ce n’est pas de leur plein gré qu’elles ont commis des délits, on les y a contraint. Suite à cela, onze députés trans partisans ont demandé un avis à la C.N.C.D.H. « aux fins de poser un diagnostic sur l’ampleur, les contours et les spécificités de cette forme et organisation de traite en France, comme sur les modalités de la réponse apportée par les pouvoirs publics » (Citation tirée de l’avis). Comment est définie la traite d’êtres humains ?
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Avis sur la traite à des fins de contrainte à commettre tout crime ou délit (A-2024-2) (C.N.C.D.H) (version publiée au journal officiel) / (Version publiée par le C.N.C.D.H.) Code Pénal français Global Report on Trafficking in Persons 2022 (O.N.U.D.C) (en anglais) |