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Un nouvelle ère commence pour la population syrienne


Après 50 ans de règne sanglant, le régime totalitaire du clan Assad s’est effondré dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 décembre 2024. Après des décennies de brutalité et de répression, un vent d’espoir souffle sur la population syrienne : l’espoir de vivre enfin à l’abri de la peur et dans le respect de ses droits fondamentaux. Dans cette quête de justice et de paix, une priorité s’impose : l’ouverture d’enquêtes contre les auteurs présumés des crimes commis.

La prise de contrôle de Damas par les groupes armés d’opposition, le samedi 7 décembre, met un terme à vingt-cinq ans de règne de Bachar al-Assad, successeur de son père, Hafez al-Assad.

Le Télégraphe - Cette photo est momentanément indisponible Bachar El-Assad, 21-11-2011 - Par Kremlin.ru, CC BY 4.0, Lien


Dans la capitale Damas, de nombreux détenus tout juste libérés de la sinistre prison de Sednaya ont été transférés dans un hôpital.
Les yeux rivés sur les murs de l'hôpital Al-Nafis, les syriens regardent chaque détail des photos affichés sur les murs. Ces photos sont les corps de ceux qui ont été retrouvés dans la prison de Sednaya depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, les familles se tassent pour essayer de reconnaître un de leur proche. Un passant raconte à Ignacio Bornacin, reporter pour LCI-TF1 « Quand tu vois le monde autour de toi, tu te dis on dirait qu'il n'y a pas une personne en Syrie qui n'ait un enfant ou un frère emprisonné »
Devant un autre hôpital syrien, des dizaines de noms sont écrits sur les listes de recherche, un pour chaque disparu sous le régime de Bachar al-Assad et de son père avant lui. Un syrien confie au journaliste « Mon frère était détenu à Sednaya depuis 2013, des personnes me jurent l'avoir vu vivant ».
Depuis la libération des prisonniers, une dizaine passe par cet hôpital, Mouass al-Jamal est l'un des cas les plus graves, ingénieur de 43 ans, il a été arrêté il y a 4 ans pour avoir participé à une manifestation contre le régime, il raconte l'enfer de la prison de Sednaya «un geôlier qui pèse plus de 100 kilos s'est accroché à nos barreaux, il s'est jeté sur mon dos, ça l’a brisé en mille morceaux, c'est pareil pour ma poitrine. Un geôlier à droite, un autre à ma gauche, ils m'ont piétiné avec leur botte, ils nous frappaient au hasard avec des câbles» «on n'avait quasiment pas de nourriture, juste assez pour nous maintenir en vie» En raison de ses blessures, il a été transféré dans un hôpital militaire puis abandonné par les soldats du régime, ce sont ses proches qui le croyaient mort qui l'ont retrouvé avec les forces rebelles.




Les nouveaux leaders syriens avaient tenu à rassurer mardi soir : le Premier ministre de transition, Mohammed al-Bachir, a promis calme et stabilité. Le chef des rebelles islamistes, Abou Mohammed al-Joulani, a affirmé dans une interview à la chaîne de télévision anglaise Sky News qu’il n’y aurait pas d’autre guerre dans le pays épuisé.Situé dans un mausolée de la région alaouite de Lattaquié, le tombeau de Hafez al-Assad, qui a régné sans partage durant trois décennies sur la Syrie jusqu’à sa mort en 2000, a été incendié par des combattants rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). De violents combats ont encore lieu dans le nord de la Syrie entre des factions pro-Ankara soutenues par la Turquie qui ont lancé une offensive et des forces pro-kurdes. Les heurts ont fait 218 morts en trois jours, selon l’OSDH.

Longtemps affilié à Al-Qaida, le groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) à l’origine de la chute de Bachar El-Assad, entend désormais unir le peuple syrien et espère ne plus être considéré comme terroriste par certains pays occidentaux, parmi lesquels les États-Unis. En novembre 2024, le HTC lance une offensive sur les territoires contrôlés par le régime baasiste de Bachar al-Assad. Ils prennent rapidement Alep, avant de se diriger vers le sud et de libérer Hama, puis Homs. Le régime syrien finit par s'effondrer, après le soulèvement d'autres groupes rebelles et la prise de Damas. HTC proclame alors la fin du régime, après la fuite d'Assad. Abou Mohammed al-Joulani est vu comme l'homme fort de la rébellion victorieuse et un gouvernement de transition est formé, avec à sa tête Mohammed al-Bachir, ancien président du Gouvernement de salut syrien.
Hayat Tahrir al-Cham (HTC), un groupe armé désigné comme organisation terroriste par le Conseil de sécurité des Nations Unies, s'est imposé comme la force dominante en Syrie, après avoir provoqué la chute du régime de Bachar Al-Assad.


Baptiste Fleuriot

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